Les banques françaises sont doublement pyromanes : pour le climat, et pour la stabilité du système financier. C’est pourquoi ma proposition vise à encadrer les investissements des banques dans les énergies fossiles (pétrole, charbon, gaz).
Si les banques françaises continuent d’investir dans les énergies fossiles comme elles le font actuellement, nous allons droit dans le mur.
- Dans le mur climatique : le GIEC et l’Agence Internationale de l’Energie sont clairs : il y a urgence à arrêter dès maintenant tout nouveau projet d’exploitation des énergies fossiles. Et la COP 28 l’a acté : les États doivent entamer dès maintenant une transition en-dehors des énergies fossiles. C’est la seule solution pour éviter de finir le siècle à +4°C de réchauffement global, avec un emballement des conséquences climatiques.
- Dans le mur financier : les actifs financiers investis dans les énergies fossiles vont finir par perdre de la valeur au vu de la transition qui s’impose comme une urgence. Ils risquent alors de devenir des “actifs échoués”. C’est ce qui s’est passé en 2008 lors de la crise des subprimes : les banques se sont aveuglées sur les risques, au point de mettre en péril tout le système financier suite à la faillite de Lehman Brothers. Cette crise financière avait eu des effets durables sur les inégalités, le chômage et la vie des citoyens français (800 000 chômeurs longue durée en plus)
Avec ma proposition de loi, l’impact sur la société est double :
- On protège le climat des investisseurs pyromanes, incapables de raisonner autrement que sur le profit à court terme si on ne les régule pas.
- On protège les citoyens de la spéculation aveugle des banques. Ce sont eux qui finissent toujours par payer les conséquences d’une crise financière après que l’État soit contraint de se porter bailleur en dernier recours, surtout pour les plus précaires et les plus fragiles (inégalités, chômage, …).
Et pour tout le système :
- Pour les banques : in fine, on leur évite une banqueroute assurée, puisque les investissements fossiles sont des futurs actifs échoués qui sont toxiques dans leurs bilans. D’ailleurs, les banques elles-mêmes commencent à s’en rendre compte et certaines ont déjà fait le choix d’arrêter les investissements dans les énergies fossiles, comme la Banque Postale.
- Ce serait un avancement citoyen majeur et une victoire décisive dans la lutte contre le changement climatique : en allant toucher les multinationales fossiles au portefeuille, on peut générer de gros changements de pratiques rapides. Si on prend le cas du projet EACOP, c’est déjà le cas : plus de 20 investisseurs se sont retirés des financements du projet de méga-pipeline de Total en Ouganda sous la pression de la société civile, laissant le projet à l’arrêt pour le moment…
« Ce rapport doit signer le glas du charbon et des combustibles fossiles avant qu’ils ne détruisent notre planète »
Le secrétaire général des nations unies à propos du dernier rapport du GIEC